TCA : les groupes de thérapie
Pourquoi participer à un groupe de thérapie quand on souffre de TCA ?
Le groupe de thérapie est l’une des modalités les plus puissantes que je connaisse dans l’accompagnement des personnes sujettes aux TCA.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le groupe est l’un des piliers de mon accompagnement Boule de Vie.
La configuration groupe, avec la bonne approche du thérapeute (non-directive mais soutenante) permet de démultiplier les effets thérapeutiques.
Les corps et les coeurs entrent en résonance.
En entendant l’autre et en éprouvant des choses à son contact (pas toujours confortables, pas toujours agréables), j’apprends à me connaître.
J’apprends à prendre ma place, toute ma place. J’ose expérimenter ce qu’est « être moi-même », une notion qui, peut-être, est un grand mystère pour moi.
J’apprends à dire les choses qui me font peur et que je ne nomme pas d’habitude : l’émotion, le malaise, l’inconfort, la joie.
Dans le groupe tel qu’organisé en approche centrée sur la personne, j’aurai la chance d’entendre des choses qu’on ne me reflètera sans doute pas dans mon quotidien.
Je saurai comment les autres se sentent à mon contact, quand je dis ou fais telle chose.
Je ne suis pas à l’abri d’avoir des surprises, de découvrir que ce que j’imaginais que les autres voyaient de moi n’est pas ce qu’ils voient et pensent.
Oui mais justement…
Je veux participer à un groupe de thérapie en ligne ou en présentiel
Les groupes me font peur
C’est normal de redouter l’expérience des groupes. Et je ne vais pas vous le cacher : oui, les groupes, c’est une expérience inconfortable.
Mais d’expérience, je peux vous dire que plus on a peur de participer à un groupe, plus on gagne à essayer.
Le groupe recrée des conditions que l’on vit dans notre vie de tous les jours, mais que l’on va fuir, naturellement (et c’est humain ET biologique). Par exemple, en faisant des crises de boulimie, au lieu d’exprimer notre malaise, de peur du conflit.
Dans le groupe, c’est différent : je peux fuir, mais je peux aussi exprimer ce qui se passe pour moi.
C’est l’opportunité de vivre les choses différemment qui va me permettre ensuite d’expérimenter d’autres choses dans mon quotidien.
C’est comme si le groupe était un laboratoire expérimental, un microcosme dans lequel je vais essayer de relationner autrement et voir ce que ça donne.
S'ouvrir à l'autre pour mieux se connaître soi-même
Quand je vis avec un trouble alimentaire, je peux souvent avoir l’impression que les autres ne ressentent pas les mêmes choses que moi, qu’ils s’en « sortent mieux », qu’ils sont moins décalés, moins « bizarres ».
En groupe, je découvre que l’Autre a tout aussi peur que moi. Qu’il ou elle n’est pas plus à l’aise, quelles que soient les apparences.
Je découvre l’humanité et la vulnérabilité de l’Autre et je peux laisser émerger les miennes.
Et c’est ça qui est magique : quand j’ose me mouiller en groupe, ne plus porter de masque, même l’espace d’un instant, je peux enfin toucher du doigt ce que c’est, être moi-même et prendre ma place. Je peux sentir mes contours.
L’expérience se vit, plus qu’elle ne se comprend a priori.
Le lien répare profondément.
Les groupes de thérapie Boule de Vie : comment ça se passe ?
Les groupes de thérapie Boule de Vie sont inspirés de l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers. Ses principes en sont :
- La non-directivité : le thérapeute est un facilitateur et non un animateur, qui laisse autant de liberté que possible aux participants et soutient le processus à l’oeuvre sans l’entraver. Par exemple, contrairement à un groupe de parole, il n’y a pas de temps de parole réparti à l’avance entre les participants ; pas de thème imposé ; le thérapeute n’oblige pas les participants à s’exprimer. Il garantit le cadre et la sécurité des participants et formule des reflets, propositions, quand il le sent opportun.
- Le regard positif inconditionnel et l’empathie : le thérapeute est formé pour conserver être dans l’empathie avec les participants et conserver sur eux un regard positif inconditionnel et observer les moments où il n’y parvient pas. Ce principe va de pair avec l’idée selon laquelle chaque humain dispose en lui de capacités d’actualisation permanentes et fait au mieux avec les ressources dont il dispose.
- La congruence : le thérapeute s’engage à être au plus près de ce qu’il ressent dans le groupe et à éventuellement l’exprimer, dans l’intérêt supérieur de ce dernier. Il invite également de la sorte les participants à en faire autant.
Participer à un groupe de thérapie pour les TCA
A l’heure actuelle, je propose deux expériences de groupe :
– les groupes thérapeutiques en ligne : ceux-ci sont pour le moment réservés uniquement aux membres du programme Boule de Vie (hors ateliers thématiques).
– les groupes en présentiel sur Paris : ils ont lieu une fois par mois, sur une journée et sont ouverts à toute personne qui souhaite expérimenter cette approche.