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« Boulimie : Je sais que je dois m’en sortir seul-e »

J’ai arrêté de suivre des comptes Instagram de personnes boulimiques qui tentent de s’en sortir. J’ai aussi quitté les groupes de soutien sur Facebook.

Je m’étais dit au départ que c’était un bon moyen de mieux connaitre encore les mécanismes sous-jacents, les raisonnements et les plus grandes souffrances des personnes boulimiques.

J’ai arrêté parce que cela m’a beaucoup trop frustrée et irritée.

Irritée de voir en permanence les mêmes conseils pour ne pas faire de crises, les mêmes encouragements à « tenir bon « , « ne pas craquer », les posts des repas du jour avec leurs apports caloriques, les appels à l’aide en story après chaque crise.

Frustrée de lire des choses comme : « il n’y a que la volonté qui compte », « ne lâche rien », « chaque jour sans crise est une victoire ».

Frustrée de voir tous ces gens faire inlassablement les mêmes choses depuis des années en espérant obtenir miraculeusement des résultats différents.

 Et ce qui me brise le plus le coeur, je crois, c’est de lire : « Je sais qu’il faut que je m’en sorte seul-e ».

Quand je lis ça, je me dis : « Aïe, cette personne est partie pour encore des années de souffrance. »

Je suis un peu dure, je sais.

Et puis vous allez me dire aussi que je prêche pour ma paroisse. 

« Mouais, tu vends de l’accompagnement. Forcément, t’as intérêt à ce que les gens pensent qu’ils doivent être accompagnés. S’ils se débrouillent seuls, tu perds ton business. »

Je comprends qu’on puisse penser ça, c’est logique. Et puis, d’une certaine manière, ce n’est pas totalement faux.

Sincèrement, je comprends que quand on a tout essayé, quand on a dépensé des fortunes pour se faire aider, qu’on est arrivé le cœur rempli d’espoir chez ce « spécialiste en troubles alimentaires super renommé « , pour s’entendre dire : « mais pourquoi vous mangez pas des légumes au lieu d’aliments caloriques quand vous avez envie de faire une crise ? » 
Ou : « pourquoi vous faites ça ? Un petit peu de volonté, Mademoiselle. Vous savez ce que vous risquez à vous faire vomir ?« 

… je comprends qu’on se dise :

 » Plus jamais ça. Puisqu’on ne me comprend pas, je vais me débrouiller seul-e. »

Parce qu’il est vrai qu’il faut avoir la chance de tomber sur des gens qui savent de quoi ils parlent.

Pas sur des personnes qui s’auto-proclament spécialistes alors qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce que c’est, vivre une crise.

Qui surfent sur notre peur pour vendre des conseils complètement à côté de la plaque, en nous faisant croire, de surcroît, que si lesdits conseils ne fonctionnent pas sur nous, c’est qu’on n’a pas assez bien suivi les instructions ou pas été assez volontaire.

Ceci étant dit, bien qu’il y ait fort peu de choses dont je sois certaine, il y en a une dont je suis sûre :

Il y aura toujours des thérapeutes, des coachs, des professionnels de santé,  des humains qui en accompagnent d’autres, en somme. 

Parce que rien ne remplace la synergie créée par la rencontre d’une expertise réelle et d’une envie de transformation.

✨ ✨ ✨

Mes deux parents sont musiciens professionnels. Pianistes tous les deux, ex-concertiste pour mon père, ex-chanteuse lyrique pour ma mère. Tous deux diplômés d’un des plus prestigieux conservatoires au monde.

Ça peut sembler fou, mais les circonstances de la vie ont fait que, bien que j’aie grandi dans un environnements musical, ce qui a certainement aidé, mes parents ne m’ont jamais appris ou fait apprendre d’instrument.

J’ai appris le piano et la guitare seule, avec une immense rage de savoir, moi aussi, jouer de la musique. J’ai eu la grande chance de baigner dans un environnement musical ET d’avoir des instruments à la maison. Pour le reste, j’ai le souvenir d’avoir passé des heures et des heures seule à déchiffrer mesure par mesure des morceaux de piano, péniblement.

Pareil pour la guitare, des années plus tard. Des heures et des heures (et des heures) à galérer toute seule.

Pendant des années et des années (jusqu’à deux ans en arrière, en fait), je me suis interdit de prendre des cours de musique.

Je refusais de choisir « la voie facile ».

J’avais commencé en en bavant et j’avais trop peur de gâcher cette sorte de victoire en la pervertissant par des cours.
« Non, non, les cours c’est pour les faibles. Moi, je suis autodidacte. »

Raisonnement tordu ? Je suis sûre que les personnalités atypiques comprendront 😉

Un jour, j’ai décidé d’arrêter de me cacher et j’ai pris la décision de faire de la musique professionnellement. Après tout, c’est une vraie passion.

J’ai pris des cours de guitare et je dois dire que j’ai plus progressé en un mois que sur les deux dernières années. C’était tout simplement fulgurant (attention, je n’ai pas un niveau spectaculaire, je parle bien de progrès).

Cela m’a donné tellement confiance que quand on m’a proposé de jouer en saison dans un grand hôtel à Chamonix, j’ai dit oui, en sachant que je n’avais pas encore le niveau pour et qu’il faudrait que je continue de travailler dur… et de prendre des cours.

J’ignore pourquoi on se rend les choses si compliquées.

Pourquoi on accepte de dépenser sans rien dire notre temps et notre argent pour les autres, pour des choses qui ne nous emballent pas plus que ça, mais pourquoi, dès qu’il s’agit de nous, on réfléchit pendant des heures à la pertinence ou de non de faire telle ou telle dépense en temps/en énergie/en émotions.

L’accompagnement par quelqu’un qui connait son sujet est et restera irremplaçable. 

Dans l’exemple que je vous ai donné (les cours de musique), l’accompagnement est un formidable accélérateur.

Dans des domaines comme les troubles alimentaires, l’addiction en général ou les blocages émotionnels qui pourrissent la vie, l’accompagnement n’est pas un accélérateur.

C’est une question de survie. 


✨ ✨ ✨

Pourquoi ne pourrait-on pas s’en sortir seul-e? 

Parce que dans ces domaines, on est complètement empêtré et emprisonné dans des mécanismes et des croyances dont on n’a même pas conscience.

On ne se rend pas compte qu’on est embourbé jusqu’à la taille et, plus on se débat, plus on s’enfonce. On peut toujours essayer de s’accrocher aux branches, mais elles finissent par céder. Rien ne remplace la main tendue de quelqu’un qui sait nous sortir de là. 


✨ ✨ ✨

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