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TCA : dois-je dire à mes proches que je suis boulimique ou hyperphage ?

Avertissement préalable : si vous êtes mineur-e ou/et que vous avez atteint un stade où la boulimie ou l’hyperphagie vous met en danger physique ou mental, OUI, PARLEZ-EN A VOS PROCHES ET SURTOUT DEMANDEZ DE L’AIDE à des professionnels.

Cette vidéo et la prise de position que je prends concerne les autres personnes, boulimiques ou hyperphages, dont l’addiction alimentaire fait partie du quotidien mais qui la gèrent et ne sont pas en danger imminent.mon avis pon opinion vous faites après comme vous pouvez 

Ce que j’en pense :

Si c’est possible, je crois qu’il est préférable de ne pas dire à ses proches qu’on est boulimique ou hyperphage. Pourquoi ? Parce que ce sont des sujets extrêmement difficiles à comprendre quand on ne les vit pas soi-même et on a vite fait, sous couvert de bienveillance, évidemment, de donner des conseils inopérants et culpabilisants ou de rentrer dans une démarche de surveillance.

Deuxièmement, il est extrêmement facile de rentrer dans ce qu’on appelle un triangle dramatique ou triangle de Karpmann, avec d’un côté, le sauveur (le proche) et de l’autre, la victime (la personne addict à la nourriture), forme d’interaction qui n’est pas saine et pas viable sur le long terme et dans laquelle l’une des deux personnes, si ce n’est les deux alternativement, finit par tenir lieu de bourreau.

Dans le contexte dans lequel j’écris (mesures de confinement en vigueur liées au Coronavirus), il peut être très compliqué de ne pas parler de son addiction.

Si vous ne pouvez faire autrement que d’en parler ou que vous l’avez déjà fait, je vous invite à adopter les règles suivantes :

  1. Etre très clair vis-à-vis de vos proches sur ce que vous traversez : il s’agit d’une addiction, pas d’une mauvaise habitude ou d’un manque de volonté. Dès lors, il est inutile de chercher à vous empêcher de faire vos crises. Rassurez-les en leur disant que vous travaillez sur vous pour vous en sortir, si c’est le cas, mais demandez-leur de ne pas interférer dans votre symptôme.
  2. Surtout, surtout, SURTOUT, ne les incluez pas dans votre addiction sous forme d’appels au secours : ne rentrez pas dans la démarche de « tu vas m’aider à m’en sortir » ou « tu vas m’aider à ne pas faire de crises chaque fois que j’en ai envie ». Ce serait mettre sur les épaules de vos proches des responsabilités trop lourdes, qu’ils n’ont pas à porter. Ce n’est pas à eux de vous sortir de là, mais à vous de trouver de l’aide auprès de professionnels. Vos proches ne peuvent rien pour vous, donc ne leur plombez pas l’existence avec ça.
  3. Ne pas parlez pas de ça, faites en un non-sujet. Ne rendez surtout pas de comptes sur vos crises, vos vomissements, votre activité sportive, etc. Si vous en éprouvez l’envie, dites sommairement comment vous vous sentez, mais sans rentrer dans le détail. Vous connaîtrez des jours avec et des jours sans et vos proches n’ont pas le pouvoir ni le devoir de vous alléger la vie dans les moments difficiles.

Peut-être me trouvez vous bien ferme. Oui, je le suis, parce que je vois trop de personnes boulimiques ou hyperphages se gâcher la vie et celle de leurs proches en les incluant dans un processus qui les dépasse. La boulimie et l’hyperphagie sont des addictions alimentaires. Vous ne vous en sortirez pas grâce à la volonté (= la solution, ce n’est pas de trouver des « trucs » pour ne plus crises, c’est d’éradiquer les racines profondes de vos crises), donc ne comptez pas sur la volonté de vos proches pour vous sortir de là non plus.

Vous avez la parole :

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