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Addiction à la nourriture, addiction à la cigarette, même combat?

J’ai été fumeuse pendant plus de dix ans. Comme des millions de personnes, j’ai arrêté de fumer grâce à La méthode simple pour en finir avec la cigarette d’Allen Carr.

Je m’y suis prise à plusieurs reprises, j’ai lu et relu ses livres plusieurs fois, mais j’ai fini par arrêter pour de bon, il y a désormais deux ans.

Comment je peux dire que c’est pour de bon, cette fois ?

Contrairement aux autres fois, j’ai arrêté en n’ayant plus aucun doute, plus aucune envie de fumer, plus aucune obsession. Rien. J’ai subi les symptômes de sevrage pendant quelques jours, qui n’ont pas été les meilleurs de ma vie, mais qui n’ont pas été une suite d’affreuses souffrances non plus. Tout au plus, j’ai eu du mal à dormir et je me suis sentie un peu perdue.

Depuis que j’ai arrêté de fumer, je continue de fréquenter des fumeurs comme avant, je sors comme avant, je suis parfois la seule non-fumeuse d’un groupe. Mais je ne me sens plus du tout concernée par la question. Il ne me viendrait plus à l’idée de fumer.

Pourquoi je raconte ça ? J’ai deux parallèles à faire avec l’addiction à la nourriture.

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La force de l’obsession

Chaque fois que j’ai essayé d’arrêter la cigarette par la force de la volonté, j’en devenais dingue et finissais par retomber, systématiquement. Parfois, je tenais longtemps sans craquer, mais je ne pensais qu’à fumer sans cesse et c’était intenable. Au bout du compte, perdant toute dignité, je me retrouvais à mendier des cigarettes auprès des mêmes personne auxquelles j’avais annoncé que j’arrêtais un nombre incalculable de fois.

« Ah, ça y est, t’arrêtes plus ? »

« C’était sûr que t’allais reprendre. »

Allen Carr raconte dans l’un de ses livres l’histoire d’une de ses « patientes » qui, tous les matins, jette ses cigarettes à la poubelle et finit par les y récupérer le soir. Un matin, elle jette son paquet et, pour être certaine de ne pas craquer, le recouvre d’épluchures et de mayonnaise.

Là, c’est sûr, elle ne va pas s’amuser à récupérer ses cigarettes.

Pourtant, le soir, en larmes, elle finit par craquer et par plonger la main dans la poubelle pour retrouver son paquet.

Ce n’est pas le récit isolé d’une personne faible ou sans volonté. C’est l’une des milliers d’histoires de tous les addicts à la cigarette, qui finissent toujours, même s’ils ne l’avouent pas, par s’humilier un jour ou l’autre pour pouvoir fumer.

J’ai été la première à me mettre dans des situations pas possibles, durant toutes mes années de tabagisme. Chaque fois que j’ai essayé de contrôler ma consommation de cigarettes, ça a été un échec. Par exemple, quand je m’interdisais d’acheter des cigarettes le dimanche matin, alors que le tabac était encore ouvert, pour être certaine de ne pas en avoir sous la main pour le reste de la journée (« comme ça, au moins, je suis sûre de ne pas fumer ! »), je finissais par aller chercher, au beau milieu de la nuit, les mégots que les voisins avaient laissé sur leur terrasse.

C’est dégueulasse ? Ce n’est pas glam ? Et oui, c’est ça être addict.

Le rapport avec la nourriture ?
Essayer de contrôler sa consommation de cigarette quand on est accro, c’est comme tenter de contrôler ses habitudes alimentaires quand on est boulimique. Épuisant et quasiment inutile (je sais, c’est décourageant).

La boulimie, c’est la même logique que l’addiction à la cigarette. On ne mange pas par plaisir, mais parce qu’on ne peut pas faire autrement. La satisfaction physique que provoque une crise de boulimie vient de ce qu’enfin, on éteint le feu, on comble notre manque. C’est pour cela qu’on ressent du plaisir à manger n’importe quoi, n’importe comment, dans des quantités énormes, puisque ce qui importe, c’est de panser la blessure, de se remplir.

De même qu’on reste un ancien fumeur en apnée (et non un libre non-fumeur) tant qu’on est obsédé par la cigarette, on reste boulimique tant qu’on est obsédé par la nourriture.

En revanche, lorsque l’on n’est plus obsédé par la nourriture, on peut passer devant une boulangerie, aller faire des courses, dîner au restaurant, en toute sérénité. On n’a plus besoin de manger de manière démesurée. Sans y penser, sans se forcer, sans calculer. C’est instinctif. Bien évidemment, on continue de manger, mais plus comme un[e] boulimique. On n’a plus besoin d’exploser le gâteau d’anniversaire ou de terminer les assiettes des autres. Et si on se ressert ou qu’on mange trop, ça n’a absolument plus rien à voir avec une crise de boulimie. On apprécie juste particulièrement un repas.

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Décider d’arrêter de ne suffit pas

Autre parallèle entre l’addiction à la nourriture et l’addiction à la cigarette :

Dans le cas de la cigarette, Allen Carr préconise le sevrage total, une fois que le fumeur est prêt.

Afin d’éviter toute confusion, je m’attarde quelque peu sur cette question de sevrage. L’addiction à la cigarette, comme l’addiction à toute autre forme de drogue, implique qu’on finisse par ne plus user de la substance concernée.

Dans le cas de la nourriture, bien évidemment, il n’est pas question d’arrêter de manger, mais d’arrêter de manger de manière pathologique.

Cependant, dans le cas de la cigarette comme dans celui de la nourriture, il ne suffit pas de décider de ne plus fumer ou de ne plus faire de crises de boulimie. Ce n’est pas une question de volonté, sinon personne ne fumerait et personne ne serait boulimique.

Ce qui est intéressant avec la démarche d’Allen Carr, c’est qu’il demande à ses lecteurs et « patients » de ne surtout pas arrêter de fumer avant d’avoir bien assimilé toutes les instructions de sa méthode. Il invite même ses lecteurs à fumer encore plus que d’habitude, jusqu’à ce qu’ils aient terminé de lire son livre.

En préface de ses ouvrages, il n’hésite pas à recommander au lecteur de lire tout doucement, s’il ne souhaite pas lâcher la cigarette trop vite.

Bien évidemment, ça a fait bondir des centaines de médecins : un type dont la méthode pour arrêter de fumer préconise comme premier principe de ne pas arrêter de fumer, voire de fumer plus, c’est pas sérieux !

Pourtant, des centaines de millions de médecins essaient toujours de faire décrocher leurs patients accro à la cigarette en leur demandant de faire preuve de volonté et en leur prescrivant des substituts nicotiniques, tandis que des millions de lecteur d’Allen Carr ont arrêté de fumer définitivement, sans souffrance.

Pourquoi Allen Carr demandait-il à ses lecteurs de ne surtout pas arrêter de fumer avant d’avoir terminé le livre ?

Il partait du principe qu’il est impossible de se concentrer sur les problèmes de fond et de travailler efficacement sur soi quand on est rongé par l’obsession. Dans les groupes qu’il animait, tout le monde continuait à fumer, sinon les gens étaient trop agités pour suivre le programme. Ce n’est qu’à la toute fin des sessions, après avoir bien assimilé toutes les instructions et les principes de cette méthode, qu’enfin ils arrêtaient de fumer, totalement et pour de bon.

Allen Carr raconte que pendant ses sessions thérapeutiques, certaines personnes manifestaient systématiquement l’envie d’arrêter de fumer avant la fin et qu’il était obligé de les convaincre de bien continuer à fumer jusqu’à ce que le programme se termine.

Ça semble contre-intuitif ? Peut-être. Pourtant, une fois qu’on re-paramètre son système de croyances, on cesse de craindre le symptôme et il nous quitte, sans effort.

De toutes manières, tant que l’addiction est là, l’interdire n’aura aucun effet.

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La différence entre les deux formes d’addiction, c’est que dans le cas de la boulimie, les croyances incriminées et le système de pensée à re-paramétrer sont beaucoup plus profonds et beaucoup plus intimes que dans le cas de l’addiction à la cigarette.

On est boulimique parce qu’on n’a pas défini son vrai soi, qu’on ne sait pas qui on est, qu’une partie de nous reste aussi effrayée qu’un petit enfant, même quand on est un adulte.

Mais dans les deux cas, bien qu’à des degrés différents, tant que la personne addict n’agit pas sur ses croyances et ne remet pas en question sa manière de se percevoir elle-même et de percevoir le monde qui l’entoure, elle reste esclave de l’addiction.

 

Amitiés

💛 Masha

 

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